Le changement climatique entraîne des risques accrus pour les propriétaires, assurez-vous que votre assurance est à la hauteur.
Lorsque l’ouragan Hazel s’est abattu sur certaines zones de la région de Toronto en 1954 sous forme de tempête extratropicale en faisant 81 victimes, l’événement fut extraordinaire. C’était du pratiquement jamais vu, tout comme son prix d’ailleurs, qui dépassait les 135 millions de dollars, soit l’équivalent de 1,3 milliard en dollars de 2018.
Au cours des décennies qui ont suivi, les localités de partout au pays ont vécu d’autres catastrophes naturelles, dont des incendies, des inondations et des tornades. Mais, de nos jours au XXIe siècle, elles se produisent plus fréquemment, et même plus régulièrement.
Dans une récente étude de l’Institut d’assurance du Canada, intitulée Les risques climatiques : Conséquences pour l’industrie de l’assurance au Canada, le chercheur principal Paul Kovacs soutient que « l’assurance couvrant ces risques pourrait surpasser l’assurance automobile comme couverture plus fréquente fournie par l’industrie canadienne de l’assurance ».
Il mentionne que l’augmentation des précipitations dans les zones urbaines accroît le risque de dégâts d’eau et de refoulement des égouts dans les sous-sols inondés. La superficie des zones qui seront brûlées par les incendies devrait s’étendre et l’élévation du niveau de la mer augmentera le risque d’inondation des littoraux.
Alors que de plus en plus de propriétaires vivent la réalité de ces catastrophes dans leur propre jardin, ils dépendent de plus en plus de leurs assureurs pour s’assurer d’être prêts à faire face à ce qui était autrefois considéré comme des événements extraordinaires.
Mais les polices d’assurance habitation ne couvrent pas toutes l’ensemble complet des éventualités possibles. Les offres diffèrent selon les compagnies, ainsi que selon les besoins du propriétaire.
« Il y a quelques années, les tornades en Ontario n’étaient pas si fréquentes », déclare Pete Karageorgos, directeur des relations avec les consommateurs et les entreprises, au Bureau d’assurance du Canada. « Aujourd’hui, ces événements se produisent de plus en plus. Nous voyons ces événements météorologiques se produire avec une plus grande intensité, causant des dommages plus graves et plus fréquents. »
M. Karageorgos souligne les inondations du début de l’été 2013 dans la partie ouest de la région du Grand Toronto qui, en deux heures, ont fait déferler plus d’eau dans la région que l’ouragan Hazel en deux jours.
Dans la région de la capitale nationale, les propriétaires ont connu deux inondations majeures et une tornade en deux ans. À peine remis de l’une d’entre elles, certains en ont subi une deuxième.
Selon Dave Dyer, directeur de l’exploitation à LowestRates.ca, l’eau est au palmarès des préoccupations, car elle représente la majorité des réclamations.
M. Dyer laisse entendre que la protection de votre maison commence avant même d’y emménager. Vérifiez la configuration du terrain, la proximité de l’eau, l’emplacement de la maison sur la propriété ainsi que l’infrastructure.
Si la zone est désignée comme un endroit où il est prouvé que des événements comme des inondations sont connus, les tarifs refléteront les risques accrus encourus par les compagnies d’assurance.
Et, si les sous-sols sont considérés comme un excellent lieu de stockage, on sait aussi qu’ils peuvent être inondés en cas de catastrophe hydrique. Le sous-sol, précise-t-il, n’est donc pas un endroit pour conserver des objets ayant une valeur sentimentale particulière, ajoutant que, pour les sous-sols inondés, la demande d’indemnisation moyenne se situe dans une plage de 40 000 à 50 000 dollars.
« En raison du nombre de sinistres survenus au cours des 10 ou 12 dernières années, les compagnies d’assurance modifient assez régulièrement leurs polices ou leur couverture », explique M. Dyer.
L’assurance de biens, ajoute-t-il, n’est pas aussi réglementée que l’assurance automobile. Ainsi, ce qui est inclus dans certaines polices peut ne pas l’être dans d’autres.
Les refoulements d’égout et les inondations terrestres, par exemple, étaient autrefois inclus dans toutes les polices, mais les compagnies d’assurance les traitent différemment, maintenant. Ces incidents peuvent être séparés de la politique principale ou avoir des limites très basses.
« Si un égout refoule dans votre sous-sol et que vous bénéficiez d’une couverture de 15 000 dollars, cela ne vous aidera probablement pas beaucoup, selon ce qui se produit dans votre sous-sol. Vous devez donc vous assurer d’avoir la bonne couverture et le bon montant de couverture », dit-il.
Lorsque vous cherchez une assurance, les représentants suggèrent de déterminer la couverture dont vous avez besoin et d’en magasiner le prix ensuite. Selon M. Dyer, trop de gens se concentrent d’abord sur le prix, de sorte qu’ils risquent de ne pas obtenir exactement ce dont ils ont besoin.
Le renouvellement annuel de l’assurance doit s’accompagner d’un réexamen de la police. Par exemple, on néglige souvent un élément important : l’augmentation de la valeur qu’ajoutent les rénovations à une maison.
« S’ils n’ont pas changé la valeur de votre maison pour tenir compte du fait que vous avez maintenant des armoires ou des comptoirs de cuisine plus chers, vous n’aurez peut-être pas assez d’argent dans votre police pour payer le remplacement de ces
articles s’il y avait un sinistre chez vous », dit M. Karageorgos.
Il faut également tenir compte du contenu de la maison, comme les appareils électroniques, les instruments de musique, les articles de sport et, désormais, le matériel de bureau.
« Si vous craignez que ce type d’événement endommage votre maison, vous devez magasiner et vous assurer d’obtenir une police avec cette couverture supplémentaire », explique M. Karageorgos.
Le coût des primes d’assurance peut être atténué par la franchise, qui est conçue pour minimiser la probabilité des réclamations pour des petits sinistres. Cela signifie que si le propriétaire choisit d’accepter le risque de devoir payer la première tranche de 1 000 dollars, par exemple, il peut toujours maintenir des montants de couverture élevés, mais verser une prime annuelle moins élevée.
Sinistres non couverts par l’assurance habitation de base
Inondations terrestres : Une couverture supplémentaire est disponible, mais pour les Canadiens qui vivent dans des plaines inondables, elle est limitée et probablement insuffisante pour couvrir tous les dommages causés par les inondations terrestres.
Dégâts d’eau au-dessus du niveau du sol : Glace provoquant le refoulement de l’eau sous les bardeaux du toit; poids de la neige ou de la glace faisant s’effondrer le toit ou créant un trou dans celui-ci; débordement ou écoulement soudain de l’eau des gouttières et des avant-toits.
Dégâts d’eau causés par le manque d’entretien : Une partie du coût de la réparation du sol endommagé sera probablement couverte, mais pas le coût d’un nouveau réservoir d’eau chaude.
Dégâts/fuites d’eau causés par l’eau souterraine : Si de l’eau s’infiltre par les fondations de la maison, cela sera considéré comme un problème d’entretien et ne sera pas couvert.
Dégâts d’eau causés par des problèmes de structure
Refoulements d’égout
— Western Financial Group