L'Association nationale des retraités fédéraux (l’Association) est fière de son histoire qui témoigne des retraités qui défendent leurs intérêts, cherchent à améliorer leurs avantages et participent à l’élaboration de politiques sociales qui profitent à tous les aînés.
Le congrès de fondation, en 1963, regroupait à peine plus de 20 personnes représentant quelque 1 600 membres.
Premières démarches de défense des intérêts des retraités
Dès ses débuts, l'Association fait pression pour obtenir l'indexation intégrale des pensions et, en 1967, a soumis un mémoire au Comité mixte du Sénat et de la Chambre des communes qui étudiait la question des pensions. En 1969, le gouvernement votait une loi pour augmenter les pensions des fonctionnaires retraités et de leurs personnes à charge.
Au début des années soixante-dix, plusieurs objectifs de l'Association se réalisent : en 1973, une législation sur la parité de l’indexation des pensions avec l'indice des prix à la consommation; l'abaissement de l’âge de la retraite à 55 ans pour les employés ayant 30 ans ou plus de service ouvrant droit à pension et le droit d'être représentée au Comité consultatif des pensions de retraite de la fonction publique.
Les années 80 : sous le sceau des restrictions
En 1983, la législation sur les restrictions salariales du secteur public a frappé les pensions du secteur public tout autant que les salaires, les allocations familiales, la Sécurité de la vieillesse, de même que les exemptions d'impôt sur le revenu et les tranches d'imposition. L'Association a combattu férocement ce programme de lutte contre l'inflation qui limitait à 6 % en 1983 et à 5 % en 1984 l'indexation au coût de la vie, alors que l'inflation grimpait dans la dizaine de pour cent. L'Association a ainsi obtenu 0,5 % de plus pour les pensions fédérales.
Au printemps de 1985, le gouvernement annonçait « l’expiration de la garantie de révision illimitée liée à l’inflation ». L'Association a alors livré la plus grande bataille de son histoire. Le projet de loi C-33 qui fut présenté par la suite ne fut jamais adopté. L'indexation était sauvée pour l'instant, mais rien ne garantissait qu'elle serait maintenue à l’avenir.
En janvier 1988, l’ANRF s’est officiellement constituée en personne morale et a commencé ses activités d’organisation à but non lucratif en juin de la même année.
Le budget de 1989, qui proposait la récupération des prestations de Sécurité de la vieillesse (SV), a obligé l’Association à faire campagne contre cette proposition. Nous continuons d’exprimer notre opposition à la récupération de ces prestations et à faire pression pour obtenir des modifications à l’impôt sur le revenu.
Les années 90 : sous le sceau d’un progrès constant
Une autre étape fut également en 1992, alors que le projet de loi C-55 prévoyait une clause permettant aux retraités s'étant mariés après la retraite d'obtenir pour leur conjoint, contre réduction de leur rente, un droit de pension de survivant. De plus, ce projet de loi augmentait également la prestation supplémentaire de décès de la fonction publique et des Forces canadiennes, la portant de 500 $ à 5 000 $.
L'Association a également contribué à d'autres améliorations importantes comme l'accroissement des contributions gouvernementales aux primes du RACCM et à l'amélioration des prestations de maladie par l’entremise de son successeur, le Régime de soins de santé de la fonction publique (RSSFP), mis en place en 1991.
En 1994, l'Association a été le fer de lance de la formation de la Coalition d'aîné(e) s en matière d'équité sociale. L'un des buts de cette coalition consistait à s'assurer que le gouvernement tiendrait compte de toutes leurs répercussions avant de prendre l’initiative d’apporter d’autres changements aux programmes de sécurité du revenu des aînés.
Lorsqu'en 1996 le budget fédéral proposait de remplacer la prestation de la SV par un régime de prestations aux aînés fondé sur le revenu familial, la Coalition s'est fermement opposée au test du revenu familial et a joué un rôle déterminant pour influencer le gouvernement à ne pas aller de l'avant avec ce plan.
Les lois en matière de réforme des pensions (projets de loi C 71 et C-78) furent adoptées en 1999 sans assurer la distribution juste et équitable des surplus des caisses de retraite que l'Association avait demandée. L’Association a donc participé à la contestation judiciaire sur le surplus des caisses de retraite. Cette cause a été rejetée en 2007. En 2012, la Cour suprême du Canada a rejeté l’appel de cette cause, avec dépens.
Toutefois, les efforts de l'Association à l'étape des consultations ont été cruciaux pour l'amélioration des prestations de décès et les pressions qu'elle a exercées ont contribué à augmenter la visibilité de l'ANRF auprès des décideurs gouvernementaux.
Défense des intérêts à l’ère du nouveau millénaire
À compter du 1er avril 2000, un protocole d’entente (PE) de cinq ans a été conclu entre le Conseil du Trésor, les agents négociateurs et l’Association au sujet du processus de gouvernance du Régime de soins de santé de la Fonction publique (RSSFP). Le PE reconnaissait l’Association comme étant l’une des trois parties assurant la gouvernance du RSSFP.
Après des années de pressions, l’Association obtient la création du Régime de services dentaires pour les pensionnés (RSDP), qui est entré en vigueur le 1er janvier 2001. À l’été 2010, le gouvernement a annoncé que le partage des cotisations versées au RSDP par le gouvernement du Canada et les pensionnés membres du RSDP passerait de la proportion de 60 % et 40 % à celle de la parité (50 % et 50 %). L’Association a réagi en lançant une campagne de lettres et a rencontré des députés pour exprimer ses inquiétudes au sujet de l’augmentation des cotisations des pensionnés au RSDP. L’augmentation est entrée en vigueur le 1er octobre 2010.
En décembre 2006, à la suite de deux lettres envoyées par notre président national au premier ministre de l’Ontario et d’énormes pressions exercées par nos sections et nos membres auprès des députés provinciaux, le gouvernement de l’Ontario a renoncé à son projet de faire du RSSFP le premier payeur de prestations aux retraités fédéraux âgés de 65 ans et plus qui étaient membres du RSSFP.
Les activités de défense des intérêts de l’Association concernent toutes les questions présentant un intérêt pour les retraités comme l’ensemble des aînés. Par l’intermédiaire du Congrès des organismes nationaux d’aînés, nous avons revendiqué la création d’un secrétariat fédéral des personnes âgées, qui serait chargé d’élaborer des politiques, des programmes et des activités de grande ampleur pour la population vieillissante du Canada. Au début de 2007, le gouvernement a mis sur pied le Conseil national des aînés, qui le conseille sur les questions touchant les personnes âgées de toutes les régions du pays. L’ancien directeur général de l’Association a été nommé à titre de premier président de cet organisme.
L’Association figure au nombre des organismes de personnes âgées qui ont incité le gouvernement à adopter le fractionnement du revenu de pension, mesure qui a été appliquée en 2007.
Rayonnement de notre influence
Des dirigeants de l’ANRF sont nommés pour représenter les pensionnés à divers conseils et comités gouvernementaux, dont le Comité consultatif sur la pension de la fonction publique, le conseil d’administration du Régime de services dentaires pour les pensionnés, le Comité des partenaires du RSSFP et le conseil d’administration du RSSFP. Ces nominations fournissent un mécanisme officiel veillant à ce que les préoccupations des pensionnés soient connues et prises en compte.
Notre Association est un des trois partenaires qui assurent la gouvernance du RSSFP. À ce titre, elle s’est vu confier de nouvelles responsabilités, dont celle de la renégociation de l’entente concernant le régime. À l’automne 2013, le gouvernement fédéral envisageait des changements non négociables au RSSFP qui touchent directement les soins de santé et le revenu de retraite des retraités fédéraux. En réaction, l’Association a lancé la campagne Respectez votre promesse, qui pressait le gouvernement d’honorer les promesses faites aux employés fédéraux – tant en poste qu’à la retraite – et de renoncer à des projets qui nuiraient à la sécurité du revenu et des soins de santé des retraités fédéraux, y compris les changements envisagés pour le RSSFP.
Nouvelle structure de gouvernance
Conformément à la nouvelle Loi canadienne sur les organisations à but non lucratif, l’ANRD a demandé l’obtention d’un certificat de prorogation le 23 juillet 2014. Industrie Canada a accepté la demande, établie à notre nouveau nom anglais de « National Association of Federal Retirees ».
Clés du succès
Depuis sa création en 1963, l’Association a connu une forte croissance. Comptant d’abord moins de 2 000 membres, elle en compte aujourd’hui plus de 170 000 et s’est transformée graduellement. À ses débuts, sa direction a été assurée uniquement par des bénévoles, à partir du domicile du secrétaire-trésorier national, à Victoria. Plus tard, l’Association s’est dotée d’un bureau national, d’une minuscule équipe d’employés et d’un service de recherche bénévole. Aujourd’hui, elle possède un personnel hautement qualifié travaillant à plein temps, elle joue un rôle dans la gestion de régimes dont bénéficient tous les retraités de la fonction publique fédérale, et elle est reconnue comme l’un des groupes de personnes âgées les plus influents au Canada.
La réussite de notre Association repose en grande partie sur le dévouement dont font preuve les membres de ses sections qui se montrent disposés à servir, en qualité de bénévoles, les intérêts de l’ensemble des retraités.
Nous sommes désormais forts plus de 170 000 membres répartis dans 77 sections et en pleine croissance.