Comment la pandémie COVID-19 en cours affecte-t-elle l’indexation des pensions et quels sont les impacts auxquels nous pouvons attendre à long terme?
Chaque année, l’indexation est appliquée aux pensions des membres et des survivants. Son montant est calculé à l’aide des données de l’indice des prix à la consommation (IPC) publiées par Statistique Canada.
Chaque automne, nos membres mathématiciens calculent à combien leur augmentation s’élèvera en janvier. Cette année, la question est plus présente à l’esprit, car l’économie mondiale est en pleine mutation et la COVID-19 rend les prix imprévisibles. Ces deux facteurs ont une incidence sur l’IPC.
Pour comprendre l’indexation de cette année, il est préférable de commencer par la façon dont Statistique Canada calcule l’IPC et comment il est appliqué à votre pension. Et, dans l’esprit de l’année 2020, nous examinerons également l’incidence de la COVID-19 sur l’IPC et ce que Statistique Canada fait à ce sujet.
L’IPC est une mesure de l’évolution du prix des besoins des consommateurs canadiens. Statistique Canada mesure le prix à partir d’une liste ou d’un panier fixe de biens et de services que la plupart des Canadiens achètent. Ces biens et services comprennent la nourriture, le logement, l’ameublement, l’ameublement, les vêtements, le transport, les soins personnels, les loisirs, l’éducation, l’alcool et, maintenant, même le cannabis à usage récréatif. Le panier de biens est établi à partir des données de l’Enquête sur les dépenses des ménages. Chaque article du panier représente les habitudes de dépenses des consommateurs et se voit attribuer une pondération proportionnelle. Les pondérations montrent l’importance relative de chaque bien ou service, en fonction de la part de chaque article dans la consommation totale des ménages.
En général, les données de l’IPC sont utilisées pour calculer l’indexation annuelle des pensions, mais Statistique Canada fait un suivi des changements chaque mois. Dans le cas des pensions des retraités fédéraux, l’indexation annuelle découlant de l’IPC appliquée chaque année en janvier est déterminée par les lois sur les pensions de retraite et la Loi sur les prestations de retraite supplémentaires. Les lois précisent que l’augmentation est basée sur le pourcentage d’augmentation de la moyenne mensuelle de l’IPC au cours des deux années précédentes. Les lois indiquent aussi que le calcul utilise des données sur la période de 12 mois allant du 1er octobre au 30 septembre. Les trois derniers mois de l’année sont intégrés dans les taux de l’année suivante.
L’IPC par rapport au coût de la vie
Il est important de comprendre la différence entre l’IPC et le coût de la vie.
Les indices du coût de la vie sont des mesures conceptuelles du montant que les consommateurs doivent dépenser, en un certain lieu et à un certain moment, pour maintenir un niveau de vie ou de « bien-être » donné. Le coût de la vie tient compte des coûts comme le loyer, le transport et les services publics dans un endroit particulier, et il est utile pour déterminer où et comment vous pouvez vivre en fonction de vos revenus. Il est probable que votre niveau de vie sera très différent si vous comparez le coût de la vie à Toronto, Montréal ou Vancouver à celui de Sudbury, Rimouski ou Prince George.
L’IPC est basé sur les variations de prix d’un panier fixe ou d’une liste de biens et services. Il illustre l’inflation au fil du temps. Lorsque l’inflation augmente, le pouvoir d’achat d’un dollar diminue. Parce qu’elle repose sur l’IPC, ou sur les variations réelles des prix au fil du temps, l’indexation des pensions vise à aider le revenu des pensions à suivre le rythme de l’inflation.
L’IPC et l’indexation des pensions se rapprochent du coût de la vie, mais l’indexation des pensions ne reflète pas nécessairement les augmentations de coût qui peuvent nuire au maintien d’un niveau de vie dans un endroit donné.
Répercussions de la COVID-19
La COVID-19 a présenté bien des problèmes pour le calcul de l’IPC. Il est arrivé que des articles ne soient pas disponibles ou que de nombreux établissements où l’ont achèterait ces articles ou services soient fermés. Statistique Canada et son homologue américain — le Bureau of Labor Statistics — ont tous deux des limites en ce qui concerne le personnel chargé de la collecte des données et la disponibilité des articles.
La pandémie a entraîné des changements dans les habitudes d’achat, et ces changements ont un impact sur la pondération ou l’importance relative des articles dans le panier de biens. Par exemple, comme les Canadiens sont passés au travail à domicile, le transport représente désormais une part beaucoup plus faible de leurs dépenses générales.
Avant la COVID-19, les changements dans les habitudes d’achat évoluaient lentement, ce qui signifiait que les pondérations du panier de l’IPC pouvaient être mises à jour moins fréquemment, tout en illustrant les habitudes de dépenses réelles. La pandémie a créé une situation de changements rapides et importants des comportements de consommation. Pour connaître rapidement l’impact de la COVID-19 sur les dépenses des ménages, Statistique Canada s’est associé à la Banque du Canada et a étudié les sources de données disponibles en temps utile. Ensemble, ils ont estimé l’évolution des tendances de consommation créée par la pandémie, afin de dériver une autre série de pondérations, qui ont ensuite été utilisées pour calculer l’IPC pour les mois suivants. Ils ont constaté une différence substantielle dans des catégories comme le loyer (qui est passé de 6,4 % à 9,13 % dans les pondérations du panier) et des baisses importantes dans des domaines comme la nourriture achetée au restaurant (de 5,17 % à 2,91 %). Cette pondération du panier dérivé de la pandémie leur a permis de prendre une mesure de l’IPC qui présente les nouvelles habitudes de dépenses des gens avec plus de précision.
Comme le virus reste présent à long terme, nous allons continuer à observer des fluctuations des prix et des changements dans les dépenses. Statistique Canada a déclaré que, même si son partenariat avec la Banque du Canada lui donne un accès temporaire aux données nécessaires, il doit disposer d’un accès permanent à des informations fiables et actuelles sur les dépenses pour pouvoir suivre correctement l’évolution des dépenses de consommation.