
La Ville de Barrie, en Ontario, a rendu hommage au brigadier général John Hayter en donnant son nom à un centre communautaire.
La relation qui a uni pendant plus de 60 ans le brigadier général John Hayter et Frances Wright a connu, littéralement, un départ aussi fulgurant et bruyant qu’une détonation.
C’était dans les années 50, lors de foire de la Jeune Chambre de commerce à Sarnia, en Ontario. Âgé de 20 ans à l’époque et réserviste dans les Forces armées canadiennes, M. Hayter avait reçu l’ordre de son commandant de se rendre à la foire afin de renforcer les relations avec la collectivité locale.
« Nous avons formé une garde d’honneur », se souvient M. Hayter.
« J’étais le commandant de cette garde, et nous avons fait défiler 50 soldats qui ont tiré un feu de joie, avec des balles à blanc, ce qui a effrayé tout le monde. ».
Les volées de coups de feu ont sans aucun doute été entendues par tous les gens qui travaillaient dans les différents stands de l’aréna, dont Mme Wright.
« J’ai descendu l’allée en passant par l’intérieur de l’aréna », raconte M. Hayter. « Quand je l’ai vue, mon cœur s’est mis à battre très vite. Un an plus tard, nous étions mariés. »
Au cours de leur longue vie commune, ils déménageront 27 fois, au gré des déplacements militaires en Angleterre, en Belgique, en Allemagne, à Chypre, en Italie et dans les bases canadiennes d’Ottawa, de Petawawa, de London, de Kingston, d’Halifax, de Yellowknife, de Toronto et d’ailleurs. Ils ont eu quatre enfants et une « armée » de petits-enfants et d’arrière-petits-enfants. À la retraite et âgé de 90 ans, M. Hayter est aujourd’hui veuf depuis 2021. Il s’est joint à Retraités fédéraux en 2008, vit toujours dans sa maison de Barrie, en Ontario, et reçoit des visites fréquentes de ses enfants et de leurs enfants. Il continue également de faire du bénévolat pour les causes qui lui tiennent à cœur dans la collectivité.
Né en 1934 à Vegreville, en Alberta, il est l’aîné d’une famille de trois garçons. Lorsque leur père, commandant de compagnie du Loyal Edmonton Regiment, s’est battu en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale, M. Hayter est devenu l’homme de la maison, en quelque sorte. « Je faisais la loi parce que j’étais plus grand, plus fort et plus rapide », s’esclaffe-t-il.
Il était peut-être inévitable qu’il suive son père dans l’armée.
« Le manège militaire de Vegreville se trouvait juste en face de notre maison, alors j’y allais et je faisais semblant d’être un soldat, je marchais avec les gars, et ainsi de suite. Je suis devenu cadet à la première occasion. J’ai donc porté l’uniforme dès l’âge de 12 ans environ. »
Dans les années 50, la famille déménage à la Base des Forces canadiennes Borden, à quelques kilomètres de l’autoroute 90 et du domicile actuel de M. Hayter à Barrie. Jeune soldat, il part lui aussi à la guerre, cette fois en Corée. A-t-il pris part aux combats? « Personne ne m’a tiré dessus, et je n’ai tiré sur personne, mais nous étions dans les collines et nous pouvions voir l’ennemi de l’autre côté de la colline où nous nous trouvions. »
À la retraite, il s’est consacré à des organismes à but non lucratif et de bienfaisance de Barrie, notamment le Grey & Simcoe Foresters Regimental Museum et l’Ambulance Saint-Jean. Son long parcours militaire et communautaire a récemment incité la Ville de Barrie à baptiser un édifice au bord du lac le General John Hayter Southshore Community Centre. « Ses inlassables efforts pour appuyer les forces armées et son bénévolat ont laissé une marque indélébile sur notre ville », a affirmé le maire de Barrie, Alex Nuttall.
« J’ai reçu beaucoup d’honneurs dans ma vie, j’ai eu énormément de chance, mais j’ai l’impression que celui-ci est forcément le plus important, car ce sont mes concitoyens de Barrie qui me l’ont rendu. Je suis absolument ravi. »