À l’automne 2016, Retraités fédéraux s’est allié à l’Association médicale canadienne pour revendiquer un nouvel Accord sur la santé qui tienne compte du besoin urgent de se pencher sur les soins aux aînés dans ce pays.
En collaboration avec nos bénévoles et nos sections de Kelowna, d’Edmonton, de Regina, d’Ottawa, de Halifax et de Charlottetown, nous avons rassemblé nos membres, des aînés et des Canadiens intéressés pour discuter de la façon dont le Canada pourrait mieux prendre soin de sa population vieillissante.
Les participants et les panélistes ont envoyé un message des plus clairs : Le Canada peut et doit faire mieux dans le domaine des soins de santé pour les aînés en investissant dès maintenant et en faisant évoluer notre réflexion sur le système de soins de santé dont nous avons besoin — et un nouvel Accord sur la santé est le moment idéal pour cela.
Partout au pays, un thème a ressorti lors de nos assemblées : le besoin d’une approche intégrée sur les soins de santé, au lieu de l’approche cloisonnée et fragmentée présentement utilisée. Cela signifie qu’il faut examiner la façon dont les soins de santé sont planifiés et dispensés au cours de notre vie, ainsi que combler les pénuries existantes dans certaines régions en matière d’accès aux soins.
Les participants aux assemblées ont fait valoir le besoin de meilleurs services et mesures de soutien pour permettre aux Canadiens de vieillir à la maison, ainsi que de ressources plus nombreuses pour nous permettre de nous rétablir à la maison après de graves ennuis de santé (ou dans l’attente d’options de soins plus soutenus).
Les participants ont mentionné les soins à domicile comme outil permettant de combler les disparités de soins de santé et aider les aînés à vivre à la maison, en toute sécurité et en bonne santé. Les soins à domicile sont avantageux pour les aînés et leurs familles, qui assument souvent le rôle d’aidants naturels, ainsi que pour les budgets : Alors que l’occupation d’un lit d’hôpital revient à environ 850 $ par jour, les soins à domicile coûtent à peu près 55 $ par jour. « On n’a pas toujours besoin de plus d’argent », a déclaré l’un des participants. « Il faut aussi dépenser judicieusement. »
Mais certains participants ont aussi lancé la mise en garde que les soins à domicile ne constituent pas la solution « miracle » à toutes les préoccupations en matière de soins de santé des aînés au Canada. D’autres ont cité des exemples de « pratiques exemplaires » de soins à domicile ou d’autres types de prestation de soins, mentionnant que nous devons mettre ces modèles à la disposition de plus de Canadiens, en diffusant les innovations à l’échelle du pays.
Dans toutes les conversations sur les soins de santé au Canada, l’argent occupe toujours une place centrale. Les panélistes de l’Association médicale canadienne ont présenté leur argument demandant l’ajout de prestations complémentaires à base démographique aux fonds versés par le gouvernement fédéral aux provinces pour les soins de santé, en vertu du Transfert canadien en matière de santé. Aujourd’hui, les aînés représentent un sixième de la population et nécessitent environ la moitié des fonds consacrés aux soins de santé. « Cela signifie que plusieurs provinces et territoires ne pourront répondre aux besoins des aînés avec les ressources actuelles », a affirmé le Dr Granger Avery, président de l’Association médicale canadienne. « Nous devons adapter notre façon de penser au sujet des dépenses en matière de soins de santé, et l’une des façons de commencer à le faire consiste à investir dans une prestation complémentaire à base démographique pour les provinces comptant une nombreuse population d’aînés. »
Les personnes qui ont participé à nos assemblées publiques ont dit qu’elles s’attendaient à de la redevabilité au sujet des dépenses de soins de santé. Elles veulent que les gouvernements fixent des objectifs et établissent des « enveloppes de financement » qui réservent des fonds à des priorités de soins de santé, comme les soins à domicile, et empêchent le retour de ces fonds aux recettes générales de l’État.
Et, par-dessus tout, nos membres souhaitent contribuer à définir les solutions qui produiront les politiques publiques convenant aux aînés. « Comme les aînés sont nombreux, les politiques publiques qui nous touchent devraient nous inclure », a déclaré l’un des participants. La consultation véritable des aînés et des organismes d’aînés — en fait, considérer les politiques de santé selon l’optique des aînés — va s’avérer essentielle à la moindre mesure constructive à venir sur les soins de santé.
En décembre 2016, certains experts s’attendaient à ce que les gouvernements fédéral et provinciaux aient conclu une entente de principe sur l’Accord sur la santé, alors qu’en fait, ils étaient encore à mille lieues d’une quelconque entente.
Retraités fédéraux et l’AMC poursuivront leurs efforts pour prendre le pouls du public canadien sur la meilleure façon d’influencer les législateurs, afin que cet Accord sur la santé convienne à toute la population. Les commentaires émanant des retraités et du public lors de nos assemblées feront l’objet d’un rapport de synthèse qui sera présenté aux ministres de la Santé des paliers fédéral, provincial et territorial.
Il faut qu’un plus grand nombre de décideurs connaissent l’opinion des Canadiens sur cette question et il vous est toujours possible de participer aux initiatives de Retraités fédéraux pour influer sur le prochain Accord sur la santé.