Le 22 novembre, Retraités fédéraux a assisté à une conférence intitulée « Making Seniors’ Care Matter: Ensuring quality and accessible care for seniors across Canada » (traduction libre : Rendre les soins aux aînés importants – Garantir aux aînés des soins de qualité et accessibles partout au Canada), présentée par la Coalition canadienne de la santé et le Centre de recherche sur l’innovation et la transformation sociales de l’Université Saint Paul à Ottawa.
L’événement a rassemblé des soignants, des travailleurs de la santé, des organismes communautaires, des chercheurs et de nombreux autres intervenants de partout au Canada, pour échanger leurs connaissances sur les politiques et la défense des intérêts en matière de soins aux aînés. La conférence avait pour thèmes principaux la promotion de l’équité en matière de soins aux aînés, l’amélioration des conditions de travail des travailleurs de la santé, de même que l’amélioration de l’accès, de la qualité et de la sécurité des soins aux aînés.
En ce qui concerne la promotion de l’équité dans les soins aux aînés, la conférence a examiné les inégalités que subissent les personnes âgées ethnoculturelles, autochtones et LGBTQI2S qui cherchent et reçoivent des soins dans des établissements de soins de longue durée. Plusieurs défis communs auxquels font face les personnes âgées de ces groupes sont apparus, notamment le manque d’information sur les services qui répondent à leurs besoins particuliers, la disponibilité et l’abordabilité de places en soins de longue durée adaptées sur les plans culturel et linguistique, de même que les obstacles à l’accès à ces services, en particulier les temps d’attente plus longs que la moyenne pour accéder à ces soins spécialisés. Dans le cas des personnes âgées LGBTQI2S en particulier, les croyances personnelles des travailleurs de la santé ont une incidence sur le niveau des soins reçus dans les établissements de soins de longue durée. Dans l’ensemble, la discussion a mis en évidence que, bien qu’il existe des points communs dans les défis que doivent relever les aînés pour accéder aux soins et les recevoir, les personnes âgées ethnoculturelles, autochtones et LGBTQI2S se heurtent à des obstacles supplémentaires.
Des présentations sur l’évolution du paysage de l’administration des soins au fil du temps et dans différents pays ont fait état des points de vue des travailleurs de la santé. Les présentateurs ont débattu de l’impact de la privatisation des services de soins de longue durée en Colombie-Britannique et en Alberta, de même que de son effet négatif sur les conditions de travail des soignants de ces provinces. Les approches globales adoptées en matière de politiques pour améliorer l’expérience des travailleurs de la santé ont également été examinées, principalement celles de pays comme l’Allemagne, le Japon et la Corée du Sud, qui ont mis en place des systèmes d’assurance de soins de longue durée universels. Les discussions ont également fait ressortir la nécessité d’une meilleure planification des immobilisations et des investissements dans les soins de longue durée, d’une meilleure protection des travailleurs de la santé et d’une plus grande responsabilisation des fournisseurs de services de soins de longue durée, particulièrement les fournisseurs à but lucratif.
En ce qui concerne l’amélioration de l’accès, de la qualité et de la sécurité des soins aux aînés, on a décrit des approches novatrices visant à améliorer la qualité des soins qu’ils reçoivent. On a exploré la possibilité de tirer parti des soignants pour alléger les pressions qui s’exercent sur le système de soins de santé, en examinant comment l’élargissement du champ d’exercice des infirmières en Nouvelle-Écosse pourrait être utilisé pour améliorer les services de soins primaires dans cette région. Les chercheurs ont parlé des travaux présentement effectués pour réduire l’utilisation des médicaments pour traiter les personnes âgées dans les établissements de soins de longue durée. Ils ont souligné l’impact positif des programmes visant à réduire et à éliminer l’utilisation des antipsychotiques dans le traitement des patients atteints de démence dans les établissements de soins de longue durée. Ces programmes ont été couronnés de succès parce qu’ils donnent priorité aux approches individualisées ou centrées sur le patient pour traiter certains comportements plutôt que de compter sur les antipsychotiques comme approche par défaut. En adoptant des approches novatrices, il est possible d’améliorer considérablement les soins et la qualité de vie des aînés ainsi que de réaliser d’énormes économies sur les dépenses en soins de santé.
La présentation du panel qui a conclu la conférence portait sur la nécessité d’une stratégie nationale pour les travailleurs de la santé et d’une stratégie nationale pour les aînés. Une stratégie nationale pour les travailleurs de la santé contribuerait à assurer que le secteur canadien des soins de santé renforce la capacité de répondre aux besoins des futurs patients, en optimisant ses ressources humaines en santé, ce qui comprend l’accroissement de la capacité du secteur à recruter et à retenir son personnel, ainsi qu’à améliorer les connaissances et les compétences de son personnel. Une stratégie nationale pour les aînés produirait une réponse coordonnée à tous les ordres de gouvernement, afin de répondre aux besoins croissants et changeants de la population vieillissante du Canada et de veiller à ce que les aînés puissent demeurer des membres engagés, productifs et en santé de la société. La mise en œuvre de ces stratégies pourrait contribuer à résoudre bon nombre des problèmes urgents auxquels font face les aînés, les travailleurs de la santé et les soignants, notamment : améliorer la qualité des soins aux aînés; améliorer les conditions financières et de travail des soignants et des proches aidants; aider à répondre aux préoccupations des aînés en matière de finances et de soins de santé; s’assurer que les villes, les collectivités et les systèmes de soins de santé sont conçus de façon optimale et disposent des ressources pour que les aînés vieillissent où ils le veulent.
La présentation et la discussion finales ont fait ressortir que, en augmentant dorénavant les efforts pour accroître l’aide gouvernementale au logement abordable (y compris le logement au sein du système de soins de santé), aux soins intégrés, à l’accès aux médicaments d’ordonnance et à l’abordabilité, de même qu’au développement d’une approche stratégique qui reconnaît et soutient mieux les soignants et les proches aidants, on obtiendra les résultats nécessaires et attendus par les Canadiens pour leurs aînés, leurs familles et les intervenants du domaine des soins de santé.