Le premier ministre Trudeau a remanié son cabinet la semaine dernière, donnant lieu à de nouvelles lettres de mandat et avivant les spéculations au sujet d’une élection.
Pendant un paisible vendredi après-midi, alors que la moitié de la ville d’Ottawa se préparait à une tempête de neige pour la fin de semaine, le Bureau du premier ministre publiait une nouvelle série de lettres de mandat pour le cabinet fédéral, après un mini-remaniement plus tôt durant la semaine.
Ce mini-remaniement, déclenché par l’annonce du départ de Navdeep Bains du cabinet pour consacrer plus de temps avec sa famille, a permis à Marc Garneau de passer du ministère des Transports à celui des Affaires étrangères, à François-Philippe Champagne d’obtenir le ministère de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, et à Omar Alghabra de quitter son rôle de secrétaire parlementaire pour remplacer M. Garneau aux Transports. Pour compléter ce remaniement, Jim Carr revient au cabinet à titre de représentant spécial pour les Prairies.
Même si seulement quelques portefeuilles ont été remaniés, tous les ministres ont reçu de nouvelles lettres de mandat avec des objectifs qui tiennent compte de la nouvelle réalité du Canada, alors que nous continuons à naviguer et à planifier la reprise au sortir de la pandémie mondiale de la COVID-19.
La pandémie a mis à jour de nombreux problèmes systémiques de longue date, et aucun n’a été plus brutal ni plus dévastateur que ce dont les Canadiens ont été témoins dans le secteur des soins de longue durée. Il s’agit d’un problème aux racines complexes, mais les défenseurs de cette cause, y compris Retraités fédéraux, ont été clairs : pour améliorer la qualité des soins dispensés dans les établissements de soins de longue durée, il sera essentiel de disposer de normes nationales dont le financement sera conditionnel aux résultats obtenus par rapport à celles-ci.
La ministre de la Santé Patty Hajdu a été chargée de faire équipe avec la ministre des Aînés Deb Schulte, pour « travailler avec les provinces et les territoires en vue d’établir de nouvelles normes nationales pour les soins de longue durée ».
On demande aussi à Mme Schulte de travailler avec la ministre de la Santé, afin de prendre des mesures supplémentaires pour aider les aînés à vieillir chez eux, de même que renforcer l’accès aux soins de santé primaires et d’accélérer les travaux d’élaboration d’un régime national universel d’assurance-médicaments.
Les provinces ne se laisseront peut-être pas convaincre aussi facilement par rapport à des normes nationales sur les soins de longue durée, du moins pas sans un financement supplémentaire, et certainement pas sans respecter les compétences fédérales et provinciales/territoriales, deux questions sur lesquelles les premiers ministres provinciaux se sont explicitement prononcés.
« Beaucoup ont fait valoir que les soins de santé sont du ressort provincial, mais les soins de santé sont en fait une responsabilité partagée entre les gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux », explique le président de l’Association, Jean-Guy Soulière. « Au bout du compte, les Canadiens et les Canadiennes attendent un changement véritable et des résultats concrets en matière de soins de longue durée, et il est plus que temps que tous les ordres de gouvernement s’attaquent ensemble à la crise nationale des soins de longue durée, à commencer par des normes nationales liées au financement. »
Le premier ministre a également chargé plusieurs ministres, dont les ministres de l’Emploi et de la Santé, d’explorer « :des mesures ciblées supplémentaires pour les préposés aux services de soutien à la personne qui continuent d’assurer des services essentiels dans nos communautés :». Bien que les préposés aux services de soutien à la personne soient employés dans de nombreux milieux de soins différents, des mesures visant à mieux aider ces travailleurs de la santé souvent vulnérables pourraient contribuer à atténuer certains des problèmes auxquels sont confrontés les Canadiens dans les milieux de soins, notamment les soins de longue durée.
Les lettres de mandat du ministre des Anciens Combattants et du ministre de la Défense nationale font état de victoires pour les membres actifs et les vétérans qui sont des femmes, des personnes LGBTQ2 ou des personnes racialisées. En effet, le ministre des Anciens Combattants Lawrence Macaulay a pour mission de veiller à ce que ces personnes bénéficient de mesures de soutien qui répondent à leurs besoins, notamment en utilisant des données désagrégées* et des recherches pour fournir des programmes et des services adaptés à ces vétérans qui ont trop souvent été sous-servis, sous-représentés et aux prises avec des résultats moins bons en raison de leur sexe ou de leur genre, de leur orientation sexuelle, de leur race ou de leur appartenance ethnique. Ces nouvelles tâches sont axées sur l’équité et la justice pour tous les vétérans, et représentent un changement que Retraités fédéraux a revendiqué à plusieurs niveaux.
« À l’évidence, ce gouvernement est à l’écoute de ses parties prenantes, et c’est positif », souligne M. Soulière. « Mais notre suivi pour garantir que ces promesses sont respectées sera tout aussi essentiel. »
Le remaniement ministériel et l’actualisation des lettres de mandat signalent également autre chose : la perspective d’une élection fédérale, probablement à la fin du printemps. Le moment exact dépendra de la façon dont le gouvernement fédéral s’y prendra avec l’achat et le déploiement des vaccins au niveau national, ainsi que de la réaction des partis d’opposition au budget fédéral attendue pour le printemps.
Le printemps est une longue saison, cependant.
Dans l’intervalle, Retraités fédéraux a lancé plusieurs campagnes, et vous pouvez facilement avoir un impact.
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*Que sont les données désagrégées? Également appelées « données non regroupées » ou « données subdivisées », les données désagrégées proviennent de plusieurs sources (données agrégées) et ventilées en unités plus petites. La désagrégation des données consiste à approfondir un ensemble de résultats pour dégager les problèmes qui se rapportent à des sous-ensembles individuels présents dans les données agrégées. Les données peuvent être désagrégées, par exemple, selon le sexe, l’origine ethnique, l’emplacement géographique ou l’âge. La ventilation des données permet de mettre en évidence des tendances qui, autrement, demeureraient dissimulées. Par conséquent, la désagrégation des données peut révéler les groupes vulnérables et contribuer à leur donner plus de visibilité auprès des décideurs politiques.