Les normes doivent aller plus loin

19 juin 2023
Défense des intérêts en action.
Nous les avions revendiquées, et bon nombre de nos membres nous ont aidés à le faire. Mais il reste du pain sur la planche. Photo : caporal Genevieve Beaulieu
 

En raison des conditions dévastatrices régnant dans les centres de soins de longue durée pendant la pandémie de COVID-19, Retraités fédéraux a demandé à tous les niveaux de gouvernement de collaborer à un examen national des soins de longue durée et d'établir de toute urgence des normes nationales pour les soins de longue durée.
 

Nos réalisations

Plus de 18 000 membres nous ont soutenus, en envoyant des lettres à leurs députés pour réclamer que les gouvernements s’attaquent une fois pour toutes aux problèmes des soins de longue durée et à domicile et garantissent des soins équitables et de qualité pour tous les Canadiens. Nous avons fait valoir que les recherches montrent que les problèmes liés aux soins de longue durée s'accumulent depuis des années et sont également un symptôme de l'âgisme dans les politiques publiques et sur les soins de santé.

Au début de 2023, des normes nationales en matière de soins de longue durée ont été annoncées. Sous la direction de Samir Sinha, le médecin qui a présidé le comité technique chargé d'élaborer ces normes, elles ont été rédigées en collaboration avec l'Organisation des normes de santé (HSO) et l'Association canadienne de normalisation (Groupe CSA).

Les normes ont été produites selon un processus rigoureux, fondé sur des données probantes, dirigé par des experts et avec la pleine participation de personnes ayant une expérience vécue, lors de multiples consultations publiques et ciblées. Les normes définissent un niveau minimum de soins et de prestation de services, ainsi que de prévention et de contrôle des infections.
 

Les lacunes

Toutefois, le mandat du projet n'exigeait pas l'adoption des nouvelles normes. Notre travail n’est donc pas terminé. Pour que les soins de longue durée s’améliorent — et cela s’impose —, les gouvernements doivent mettre ces normes en oeuvre.

C'est pourquoi nous lançons la phase suivante de notre campagne, en revendiquant la mise en oeuvre et le respect de ces normes, avec un financement lié à la reddition des comptes. Pour que ces normes se concrétisent, les gouvernements provinciaux et territoriaux doivent être tenus responsables du traitement des résidents des centres de soins de longue durée et leur financement doit être conditionnel.
 

Raison de l'importance

La pandémie de COVID-19 a causé des épidémies et des décès dans de nombreux centres de soins de longue durée à travers le pays. Elle a aussi entraîné des difficultés pour trouver des équipements de protection individuelle, mettre en oeuvre des protocoles de sécurité et maintenir les niveaux de personnel dans ces centres. L’armée a même été mobilisée pour intervenir dans les centres les plus durement touchés et des rapports militaires choquants ont révélé des conditions déplorables régnant dans certains de ces centres.

Nous avons également appris que plus de 80 % du total des décès liés à la COVID-19 au Canada ont eu lieu dans des centres de soins de longue durée, pendant la première vague, soit plus de 17 000 résidents.

Tout comme elle a exposé et aggravé les problèmes au sein du système de soins de longue durée, la pandémie a profondément nui aux soins à domicile et de proximité. Même le bain et le ménage avaient été jugés non essentiels, aussi effarant que cela puisse sembler.

Les aidants naturels, dont on estime qu’ils prennent en charge 80 % des soins de proximité et 30 % des soins en milieu institutionnel, ont également assumé davantage de responsabilités pendant la pandémie. En plus d’un stress accru et de tâches supplémentaires, les soins de relève et les autres services avaient été éliminés. Les gouvernements ne leur offraient pratiquement aucune aide, ni financière ni d’un autre ordre.

La COVID-19 a braqué les projecteurs sur les lacunes de longue date dans les soins aux aînés au Canada, nous fournissant une occasion inestimable pour repenser ces soins et créer un système axé sur la personne et intégrant les pratiques exemplaires du monde entier.
 

Changer les soins aux aînés

La transformation des soins aux aînés exige aussi la mise en oeuvre de normes nationales applicables pour les soins de longue durée, les soins à domicile et les autres types de soins aux aînés, afin de garantir un niveau de base en matière de qualité des soins pour les Canadiens âgés, quel que soit leur lieu de résidence.

Pour appuyer cette nouvelle orientation, les gouvernements devront édicter des lois. La Loi canadienne sur la santé stipule les critères, les conditions et le financement des services de santé assurés. Toutefois, elle porte surtout sur les hôpitaux et les médecins, les services dont les Canadiens avaient le plus besoin lorsqu’elle a été rédigée. D’ici 2046, le nombre de gens âgés de 85 ans et plus pourrait tripler, représentant près de 2,5 millions de personnes. Le vieillissement des Canadiens signifie que leurs besoins ont changé. Les soins de santé doivent suivre le rythme.
 

Le dossier à l’heure actuelle

Retraités fédéraux s’est réjoui de la publication récente des normes nationales sur les soins de longue durée du gouvernement fédéral et de constater qu’on avait tenu compte des commentaires de ses membres dans le rapport final. La qualité du travail effectué par la HSO, qui s'appuie sur le travail de base effectué par le Groupe CSA, était impressionnante.

Par contre, il y a encore du travail à faire. Les normes sont volontaires, ce qui pose problème. Leur application et leur réglementation s'imposent, même si cela est difficile à réaliser dans un système fédéral.

Retraités fédéraux continue de faire campagne pour que les normes nationales soient obligatoires, mises en oeuvre, dotées de financement et soumises à une reddition de comptes.

À l’évidence, elles améliorent les soins, la prévention et le contrôle des infections, mais ne règlent pas tous les éléments problématiques, dont leur application, l'accréditation obligatoire, la reddition des comptes et un financement conditionnel.

Pour le Dr Sinha, les normes ne seront utiles que si elles deviennent la base des mesures d’application et de reddition des comptes, et pas seulement des mesures d'accréditation.

C'est pourquoi Retraités fédéraux lance la prochaine phase de sa campagne sur ce dossier de l'heure incontournable, afin de réclamer des normes de soins de longue durée applicables et dotées d’un financement conditionnel à la reddition de comptes.
 

Votre soutien est nécessaire

Nous disposons de toutes les ressources pour vous aider à vous impliquer et à passer à l’action. Nous avons créé des outils faciles à utiliser pour vous aider:

  • Envoyer une lettre à votre député fédéral et à votre député provincial ou territorial en quelques clics.
  • Envoyer une lettre à vos médias locaux, avec notre outil en ligne.
  • Rencontrer votre député à l'aide de notre trousse d’outils, qui contient des arguments à présenter et des questions à poser.
  • Faire passer le message en partageant cette campagne auprès de votre famille et de vos amis et en les encourageant à s'impliquer eux aussi.

Pour participer à nos campagnes de défense des intérêts, joignez-vous à Rayonnement 338. Pour en savoir plus : defensedesinterets@retraitesfederaux.ca.

 

Cet article a été publié dans le numéro du l'été 2023 de notre magazine interne, Sage. Maintenant que vous êtes ici, pourquoi ne pas télécharger le numéro complet et jeter un coup d’œil à nos anciens numéros aussi?