De gauche à droite, la Dre Karen Breeck, membre de Retraités fédéraux et vétérane; Lawrence MacAulay, ministre des Anciens Combattants et ministre associé de la Défense nationale; Sayward Montague, directrice de la défense des intérêts de Retraités fédéraux.
Plus tôt ce mois-ci, le directeur général et la directrice de la défense des intérêts de Retraités fédéraux, Simon Coakeley et Sayward Montague, ont rencontré le ministre Lawrence MacAulay et son personnel, en compagnie de la Dre Karen Breeck (DM), membre de Retraités fédéraux et elle-même vétérane. La rencontre visait à discuter des défis auxquels les vétérans sont confrontés, et en particulier les femmes vétérans.
Défis des femmes vétérans
À l’heure actuelle, les femmes représentent environ 16 % des effectifs militaires, et le Canada vise à augmenter cela à 25 %, soit une militaire sur quatre, d’ici 2026. Comme les femmes continuent d’être recrutées de préférence dans l’armée, elles seront malheureusement plus nombreuses à être exposées aux risques de blessures et de maladies professionnelles pouvant entraîner leur libération pour raisons médicales. De ce fait, elles seront de plus en plus nombreuses à faire partie de la clientèle d’Anciens Combattants Canada.
« Les femmes n’occupent tous les emplois et rôles militaires précédemment réservés aux hommes que depuis un peu plus de trente ans, ce qui ne remonte qu’à une carrière auparavant. En matière de soins médicaux et de services d’aide aux militaires et aux vétérans, les approches avaient à l’origine été mises en place pour les hommes, pour soutenir les hommes. Lorsque les femmes ont été "ajoutées" en grand nombre, le système a considérablement négligé les aspects relevant du genre et du sexe relativement aux approches et aux aspects touchant la recherche, les politiques et les prestations », explique le Dr Breeck,
ajoutant que, « dans environ 80 % des cas, il est possible de traiter les hommes et les femmes sur un pied d’égalité. Cependant, dans environ 20 % des cas, d’un point de vue médical, il n’est pas acceptable de traiter les femmes comme des hommes. Pour déterminer comment leurs expériences et expositions liées au service militaire ont un impact sur la santé et le bien-être des femmes, il faut tenir compte des facteurs liés au sexe biologique. Pour garantir des soins équitables à tous les vétérans, il faudra que les systèmes de l’armée et du ministère Affaires des Anciens Combattants élaborent un plan d’action pour cerner et traiter les domaines qui n’ont pas encore fait l’objet de recherches adéquates, qui n’ont pas été traités de manière équitable ou, dans certains cas, qui n’ont pas été abordés du tout selon l’optique des femmes militaires. »
Le RREV en action
Retraités fédéraux estime qu’il est temps de passer à l’action et a fait part de plusieurs recommandations au ministre MacAulay et à son personnel. M. Coakeley, qui a eu une longue carrière dans la fonction publique fédérale en tant que cadre avant de se joindre à Retraités fédéraux, comprend le ministère des Anciens Combattants. Auparavant, il a occupé le poste de chef avocat-conseil des pensions de ce ministère.
« Nous avons été ravis d’avoir l’occasion de faire part au ministre MacAulay du fait que Retraités fédéraux travaille en étroite collaboration avec la Dre Breeck et d’autres membres du Réseau de recherche et d’engagement des vétéranes, ou RREV », précise M. Coakeley. « Ensemble, nous recommandons au gouvernement de veiller de toute urgence à ce que les analyses fondées sur le sexe et le genre soient effectuées de manière exhaustive et cohérente, et que cette priorité soit bien financée. »
Les membres du RREV, qui ont formé le réseau en octobre 2019, sont des experts de contenu civils, des universitaires, des chercheurs, des organisations non gouvernementales et des vétérans, femmes et hommes, ayant de l’expérience sur le terrain. Le RREV tire parti de l’expérience et de l’expertise collectives de ses membres pour amplifier scientifiquement les besoins propres aux femmes militaires et les revendiquer auprès du gouvernement.
La mission du RREV est d’assurer des résultats équitables pour tous les vétérans, dans les sept domaines du bien-être, selon la définition du gouvernement du Canada. Pour contribuer à déterminer quand et où les inégalités continuent d’exister, les membres du RREV soutiennent et encouragent l’utilisation, de la part du gouvernement, de politiques et de pratiques de défense et de sécurité fondées sur le sexe, le genre et des preuves tangibles.
Prochaines étapes
Anciens Combattants Canada a déjà commencé à prendre des mesures importantes pour garantir des résultats équitables en matière de santé aux femmes vétérans, et l’équipe de Retraités fédéraux a félicité le ministre pour ces mesures. En mai dernier, le tout premier Forum des femmes vétérans s’est tenu à l’Île-du-Prince-Édouard et on prévoit que ce forum devienne un événement annuel et un moyen efficace de faire avancer ces enjeux politiques au profit des femmes en service et des femmes vétérans. En 2019, le ministère a créé le Bureau de la condition féminine, qui a depuis été rebaptisé Bureau de la condition féminine et des vétérans LGBTQ2.
« Les vétérans revendiquent souvent une norme commune, afin de garantir l’égalité de traitement de tous les vétérans. Cependant, il arrive que l’égalité de traitement profite à certains et nuise à d’autres. À mon avis, ce que les vétérans veulent vraiment revendiquer, ce sont des résultats justes et équitables pour tous », a fait valoir la Dre Breeck.
Outre son rôle essentiel de ministre des Anciens Combattants, M. MacAulay est également ministre associé de la Défense nationale. C’est pourquoi l’équipe de Retraités fédéraux a également pu discuter de la manière dont bon nombre des défis auxquels les femmes vétérans sont confrontées ont, en fait, commencé plus en amont, au cours de leurs années de service dans les Forces armées canadiennes. La capacité du ministre des Affaires des Anciens Combattants à transmettre directement au ministère de la Défense nationale les leçons « en aval » tirées de la communauté des vétérans qui sont susceptibles de servir à améliorer la santé et le bien-être des soldats d’aujourd’hui, hommes ou femmes, est très importante.
Le ministre et son équipe ont été à l’écoute et se sont montrés réceptifs à toutes les préoccupations et recommandations exprimées par l’équipe de Retraités fédéraux.
« Retraités fédéraux s’est engagé à travailler avec le gouvernement pour s’assurer que tous les vétérans vivent une transition réussie vers la vie civile, lorsque le moment sera venu », a indiqué M. Coakeley. « Cela signifie qu’il faut veiller à ce que de nouvelles approches et ressources soient mises en place pour combler les lacunes qui existent depuis trop longtemps pour les femmes qui ont servi et servent encore le Canada. »