Le taux d’indexation des prestations des régimes de pension de la fonction publique est présenté à la fin de chaque année. Toutefois, comment est-il calculé et comment réagit-il à l’inflation?
Le 1er novembre 2021, le Secrétariat du Conseil du Trésor a annoncé que l’indexation annuelle des pensions du secteur public fédéral serait de 2,4 %.
Pour certains des participant·e·s au régime, c’est un choc. Après tout, les médias n’ont-ils pas rapporté des niveaux d’inflation historiquement élevés tout au long du mois de septembre?
Plusieurs membres nous ont écrit pour nous dire que l’indexation ne reflétait pas l’inflation et ne tenait pas compte de la véritable augmentation du coût de la vie. D’autres ont comparé l’indexation de nos membres à différents régimes de retraite, comme la sécurité sociale aux États-Unis.
- Qu’est-ce que l’indexation?
- Quelle est la différence entre l’indexation et l’inflation?
- Quelle est la différence entre l’indice des prix à la consommation et le coût de la vie?
- Qu’est-ce que tout cela signifie pour ma pension?
- Qu’en est-il des autres régimes de pension?
Qu’est-ce que l’indexation?
L’indexation est une augmentation annuelle des pensions des fonctionnaires du gouvernement fédéral et des ancien·ne·s combattant·e·s. En règle générale, les données de l’indice des prix à la consommation (IPC) sont utilisées pour calculer l’indexation annuelle des pensions. La façon dont les régimes de pension utilisent les données et calculent leur taux d’indexation peut varier.
Dans le cas des pensions des retraité·e·s du gouvernement fédéral, l’indexation annuelle basée sur l’IPC appliquée chaque année en janvier repose sur le pourcentage d’augmentation de l’IPC moyen mensuel au cours des deux années précédentes. Le calcul utilise des données sur la période de 12 mois allant du 1er octobre au 30 septembre. Les trois derniers mois de l’année sont intégrés dans les taux de l’année suivante.
L’IPC est une mesure de l’évolution du prix des besoins des consommateurs canadiens. Statistique Canada mesure le prix à partir d’une liste ou d’un panier fixe de biens et de services que la plupart des Canadien·ne·s achètent. Ces biens et services comprennent la nourriture, le logement, l’ameublement, l’ameublement, les vêtements, le transport, les soins personnels, les loisirs, l’éducation, l’alcool et, maintenant, même le cannabis à usage récréatif. Le panier de biens est établi à partir des données de l’ Enquête sur les dépenses des ménages, et chaque article du panier représente les habitudes de dépenses des consommateur·trice·s et se voit attribuer une pondération proportionnelle. Les pondérations montrent l’importance relative de chaque bien ou service, en fonction de la part de chaque article dans la consommation totale des ménages.
L’IPC ne reflète pas nécessairement les augmentations des biens et services que vous achetez en tant qu’individu — vous ne vous souciez peut-être pas du fait que réserver un hôtel ou acheter des vêtements et des chaussures soit moins cher qu’il y a un an, mais ces prix sont également inclus.
Quelle est la différence entre l’indexation et l’inflation?
L’inflation et l’indexation ne désignent pas la même chose. L’inflation est une mesure de l’augmentation du prix des biens et des services en termes généraux. Généralement, nous utilisons l’IPC pour calculer l’inflation, mais il existe d’autres mesures comme le déflateur du produit intérieur brut (PIB), les indices du coût de la vie, les indices des prix des produits de base, etc.
L’indexation, en revanche, est une technique qui vise à contrecarrer les effets à long terme de l’inflation dans le but de maintenir le pouvoir d’achat. Elle utilise également l’IPC dans le cadre de ses calculs. Au fil du temps, l’indexation suit le rythme de l’inflation.
Quelle est la différence entre l’indice des prix à la consommation (IPC) et le coût de la vie?
Les indices du coût de la vie sont des mesures conceptuelles du montant que les consommateurs doivent dépenser, en un certain lieu et à un certain moment, pour maintenir un niveau de vie ou de « bien-être » donné.
L’IPC et l’indexation des pensions se rapprochent du coût de la vie, mais l’indexation des pensions ne reflète pas nécessairement les augmentations de coût qui peuvent nuire au maintien d’un niveau de vie dans un endroit donné.
Les données de l’indice des prix à la consommation (IPC) comparent, au fil du temps, le coût d’un panier fixe de biens et de services, allant de la nourriture et du logement aux boissons alcoolisées et même au cannabis récréatif.
Qu’est-ce que tout cela signifie pour ma pension?
Comme l’indexation et l’inflation sont toutes deux basées sur l’IPC, elles ont tendance à suivre le même rythme. L’une est parfois plus élevée que l’autre, mais elles finissent par se rattraper.
Pour illustrer cette tendance, examinons deux graphiques.
Le premier graphique montre la hausse et la baisse de l’inflation et de l’indexation au cours des dix dernières années.
Graphique 1 : Inflation et indexation depuis 2010
Certaines années, l’indexation est plus élevée, tandis que d’autres années, l’inflation est plus forte, mais les deux sont très similaires et se rattrapent l’une et l’autre avec le temps. Si l’inflation est élevée une certaine année, l’indexation a tendance à refléter cela l’année suivante. Sur la période couverte par ce graphique, la différence entre les deux était de 0,05 %.
Le deuxième graphique utilise la pension moyenne des participant·e·s au régime en 2011 (25 591 $) et compare la croissance de la pension avec l’indexation à la croissance de la pension avec l’inflation moyenne au Canada.
Graphique 2 : Croissance de la pension moyenne avec indexation par rapport à sa croissance avec l’inflation moyenne au Canada.
Tout comme dans le graphique précédent, nous pouvons voir comment l’inflation et l’indexation se suivent au fil des ans. Elles se dépassent certaines années, mais suivent toujours une tendance similaire.
Comme l’indexation des pensions des retraité·e·s du gouvernement fédéral s’accumule d’année en année, une pension valant 25 591 $ en 2011 vaudra presque 30 000 $ en 2021. (Il est important de souligner que la pension moyenne augmente à un rythme différent puisqu’elle reflète également les changements démographiques, les changements de salaire et le rythme auquel les personnes prennent leur retraite.)
Qu’en est-il du régime « XYZ »?
Certains régimes de retraite et autres droits à pension (comme la sécurité sociale aux États-Unis) calculent leur indexation différemment. Les différences que vous constatez dans les taux d’indexation d’autres régimes peuvent découler de la période qu’ils prennent en compte dans leurs calculs (par exemple, le Régime de pension des enseignants du Nouveau-Brunswick a annoncé une augmentation de 1,46 % pour 2022, car son régime est basé sur la période de juin à juillet de l’année précédente) ou du lieu (les États-Unis ont connu un niveau d’inflation beaucoup plus élevé que le Canada tout au long de 2021). Tous les régimes n’utilisent pas la même formule. Certains plafonnent les augmentations, d’autres prévoient une augmentation minimale. Certains régimes ne prévoient aucune indexation ou une indexation partielle pour les retraité·e·s. Cela dépend complètement de la formule utilisée par le régime.
Lorsqu’on examine différents régimes de retraite, il peut être tentant de se concentrer sur ce qui rend l’herbe plus verte chez les autres. Toutefois, la formule de chaque régime est différente, et les calculs sont souvent plus compliqués que vous ne le pensez.
Lorsque les prix de l’essence ne cessent d’augmenter et que vous devez faire compter chaque sou en passant à la caisse à l’épicerie, vous pouvez avoir l’impression que les régimes de retraite du secteur public fédéral au Canada sont lésés. Cependant, l’indexation est appliquée correctement et au fil du temps. Les retraité·e·s qui bénéficient d’une indexation intégrée à leur pension sont en mesure de préserver leur pouvoir d’achat, comparativement aux régimes qui abordent l’indexation de façon beaucoup plus conservatrice ou n’en tiennent absolument pas compte.