Pendant plus de 27 ans, Dorothy McIntosh a aidé son mari à diriger les détachements de la GRC qu’il commandait en Nouvelle-Écosse.
Dorothy McIntosh s’en souvient bien. Elle venait de préparer le petit déjeuner pour son mari, le caporal Don McIntosh, et son collègue maître-chien qui avaient passé la nuit à leur maison de Springhill , en Nouvelle-Écosse (N.-É.), qui servait de détachement de la GRC pour la région. Don commandait ce détachement et avait appelé des collègues de près et de loin après une évasion constatée au pénitencier de Springhill.
« [Le collègue] m’a regardée et m’a demandé si je savais comment manipuler un revolver », dit Dorothy. Comme la maison de Don et de Dorothy abritait aussi le détachement de la GRC pour la région, il disait qu’elle pourrait devoir se charger des détenus s’ils décidaient de se rendre. Répondant qu’elle ne savait pas comment utiliser un revolver, Dorothy promit de rester à la maison et de garder les portes verrouillées.
« Les hommes s’étaient échappés un dimanche soir. Comme Don était en patrouille, j’ai pris l’appel d’un résident qui avait reconnu l’un des détenus sur la rue Main. J’en ai informé Don et il m’a demandé d’appeler le pénitencier pour confirmer que cet homme avait disparu. J’ai appelé et, après vérification, on a déterminé qu’il n’était pas le seul, mais qu’il y en avait trois autres. »
Peu après, on apprit que le quatuor s’était introduit par effraction dans un magasin et avait volé des couteaux, ce qui rendait les évadés encore plus dangereux. Finalement, avec des renforts de toute la région pour aider à retrouver les détenus, ils ont tous été capturés et renvoyés à Springhill. Aucun revolver ne fut nécessaire, mais comme Dorothy servait souvent de répartitrice, il devint évident que la GRC se fiait à elle dans une certaine mesure, tout comme Don, qui a eu une carrière de 27 ans, en dernier comme sergent, au Cap-Breton, ainsi qu’à Windsor, Halifax, Springhill, Truro et Bridgetown (N.-É.).
« Je n’avais pas à répondre à la porte ou au téléphone, mais toutes les épouses l’ont fait pour aider leurs maris », dit-elle. À l’époque, Don était de service pour sa semaine normale de travail de 40 heures et sur appel le reste du temps, devant en fait être disponible jour et nuit. Pendant ce temps, tout en restant à la maison et en élevant leurs deux enfants, Arlene et Andrew, elle prenait les appels et relayait des messages aux agents jour et nuit. Il lui est même arrivé de taper des rapports.
A-t-elle déjà songé qu’elle aurait dû être rémunérée pour ce travail?
« Non, je n’ai jamais pensé qu’on aurait dû me payer », réagit-elle, ajoutant que l’une de ses homologues — c’était dans les années 60 et 70, et dans la plupart des cas il s’agissait de conjointes — estimait qu’une certaine reconnaissance serait agréable. Cela a finalement pris la forme d’un bon souper à Halifax, dit Dorothy.
« Ils ont organisé un bel événement et nous ont remis des épingles et des plaques. Je n’ai aucun regret. Nous avons été très chanceux. »
Au moment de la retraite de Don en 1983, ils se trouvaient à Bridgetown, en N.-É. Par la suite, Don y a été travailleur social pendant 14 ans. Décédé il y a quatre ans en 2020, il a été président de la section de l’Association nationale des retraités fédéraux qui a précédé la Section de l’ouest de la N.-É. Dorothy continue d’être une membre active de Retraités fédéraux à ce jour.