Le parti conservateur, dirigé par Erin O’Toole, affirme qu’« il est temps que le gouvernement protège mieux les pensions » dans son programme électoral.
La demande de l’Association d’interviewer le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, a été refusée par les représentant·e·s du parti. C’est pourquoi nous avons résumé le programme électoral de 160 pages des conservateurs, afin de connaître les positions du parti sur les enjeux des soins de longue durée (SDL), une stratégie nationale pour les aîné·e·s, l’assurance-médicaments, les questions relatives aux vétéran·e·s et les pensions.
Stratégie nationale pour les aîné·e·s et soins de longue durée
Selon le programme, « Les conservateurs du Canada ont un plan pour aider les aînés à rester chez eux, améliorer la qualité des soins de longue durée et protéger la sécurité financière des aînés en sécurisant que leurs pensions [sic] ».
Pour « aider les aînés à rester chez eux ou à vivre avec leurs enfants », les conservateurs créeraient une nouvelle « Prestation pour les soins aux aînés » qui verserait 200 $ par mois et par ménage à chaque Canadien·ne qui vit avec un parent de plus de 70 ans et en prend soin. De plus, ils augmenteraient le crédit d’impôt pour l’accessibilité domiciliaire en augmentant la limite de 10 000 $ par logement à 10 000 $ par personne, et en permettant aux aîné·e·s ou à leurs aidant·e·s naturels, dont leurs enfants, de réclamer le crédit d’impôt pour soins auxiliaires à la maison.
Au lieu de créer un cadre de travail national sur les soins de longue durée (SDL), les conservateurs inviteraient « les provinces à travailler avec nous afin d’élaborer un ensemble de pratiques exemplaires pour les établissements de soins de longue durée... sans empiéter sur leurs compétences » et encourageraient « toutes les provinces à intégrer les résultats aux lois provinciales ».
Le parti promet trois milliards de dollars aux infrastructures en trois ans pour rénover les établissements de SDL et encouragerait les « partenariats avec des organisations sans but lucratif qui prodiguent beaucoup de soins de longue durée ». Il augmenterait le nombre de préposé·e·s aux services de soutien personnel en « traitant en priorité les programmes d’immigration pour les gens qui peuvent offrir des soins de longue durée ou des soins à domicile » et en « encourageant ces carrières par l’intermédiaire des programmes d’immigration et d’établissement des réfugiés ».
Le programme promet également de modifier le Code criminel pour punir plus durement les fournisseurs de SDL en cas d’« échec à fournir les nécessités de base ».
Assurance-médicaments
Le programme des conservateurs ne mentionne ni l’assurance-médicaments ni un régime qui porterait expressément sur le coût des médicaments sur ordonnance.
De manière plus générale en matière de santé, les « conservateurs (...) vont prendre des mesures immédiates pour rétablir le financement de la santé et s’attaquer aux crises urgentes de santé mentale et de toxicomanie ».
Le programme énonce que, dans les 100 premiers jours, un gouvernement conservateur rencontrerait les provinces et territoires pour « proposer un nouvel accord sur la santé... qui portera le taux de croissance annuel du Transfert canadien en matière de santé à au moins 6 %. Cela permettra d’injecter près de 60 milliards de dollars dans notre système de santé au cours des dix prochaines années ».
Ce gouvernement créerait un Plan d’action canadien en matière de santé mentale en partenariat avec les provinces et réviserait les politiques du gouvernement fédéral en matière de consommation de substances, « pour que la guérison en soit l’objectif ultime ».
Il protégerait aussi « le droit des patients d’être soignés dans des environnements n’offrant pas l’AMM » (aide médicale à mourir), tout en imposant de nouvelles pratiques et en formant les praticien·ne·s des soins de santé, pour assurer leur respect « des] lois et [des] pratiques exemplaires sur l’AMM ».
Vétéran·e·s
Les conservateurs respecteraient la promesse du pays « de prendre soin [des vétéran·e·s] s’ils sont blessés au service de notre pays et de les aider, eux et leurs familles, à faire la transition vers la vie civile quand leur service est terminé ».
Les conservateurs promettent de « mettre fin au gâchis créé par deux régimes de prestations... qui ne travaillent pas ensemble » et les remplaceraient par « un seul régime de prestations simplifié, de l’engagement au service, jusqu’à la retraite ».
Cela assurerait la sécurité financière et soutiendrait la transition des vétéran·e·s blessés et de leurs familles, leur permettrait de choisir leurs soins et leur réhabilitation, et veillerait à ce que le système favorise « l’aide aux vétérans pour qu’ils réussissent une carrière gratifiante par l’intermédiaire de partenariats avec des universités, des collèges et des entreprises ».
Les conservateurs habiliteraient les médecins militaires à déterminer les blessures liées au service pour tous les cas traités par les FAC et ACC, réviseraient l’« universalité du service » et les catégories de condition physique, pour qu’elles soient spécifiques à un emploi. Ils permettraient aux personnes qui souhaitent continuer à servir après une blessure d’obtenir une formation dans un domaine où elles peuvent le faire. Les membres qui seront libérés pour des raisons médicales auront accès à de la formation dans les FAC jusqu’à ce que l’ensemble des prestations et des services des FAC, d’ACC et du Régime d’assurance-revenu militaire aient été mis en place, et que la Prestation d’invalidité permanente pour les vétéran·e·s blessés soit mise en œuvre. Les employé·e·s de première ligne d’ACC se verraient confier le pouvoir de statuer sur les demandes.
Le transfert dans la réserve deviendrait une option pratique permettant d’équilibrer le besoin de formation et d’adaptation à la main-d’œuvre civile.
Une stratégie de lutte contre l’itinérance chez les vétéran·e·s consisterait à étudier l’utilisation des logements militaires excédentaires pour fournir des logements. Un gouvernement conservateur assumerait les coûts des chiens d’assistance des vétéran·e·s en cas de trouble de stress post-traumatique, tout en établissant des normes de dressage. Il terminerait aussi le Monument commémoratif de la guerre en Afghanistan et financerait « des initiatives éducatives pour sensibiliser les Canadiens au service des vétérans et à la place du Canada dans le monde ».
Un gouvernement conservateur ciblerait aussi le recrutement des femmes, des autochtones et des minorités visibles, tout en exigeant une enquête indépendante sur l’inconduite sexuelle dans l’armée et en s’assurant que les futures plaintes soient faites à un organisme externe et indépendant de la chaîne de commandement. L’ombudsman des Forces canadiennes et du ministère de la Défense nationale deviendrait un haut fonctionnaire indépendant du Parlement.
Pensions
Le programme déclare qu’« il est temps que le gouvernement protège mieux les pensions ».
Un gouvernement conservateur modifierait la législation pour donner aux pensionné·e·s la priorité sur « l’élite dirigeante » en cas de faillite ou de restructuration, et empêcherait les cadres de se verser des primes « pendant une restructuration si le régime de pension n’est pas pleinement financé ». Il n’exigerait plus la conversion des régimes de pensions sous-financés en rentes, mais exigerait que les entreprises rendent des comptes sur le financement de leurs régimes de pension de manière plus claire.
Pour aider les aîné·e·s à continuer à travailler après leur retraite, les conservateurs doubleraient aussi le montant maximum de l’Allocation canadienne pour les travailleurs. Passant à 2 800 $ pour les individus et à 5 000 $ pour les familles, elle sera versée sous forme de dépôt direct trimestriel, au lieu d’un remboursement d’impôt à la fin de l’année.