La ministre fédérale de la santé Jane Philpott s’est adressée au Club économique du Canada à Ottawa, le 14 mai 2017, et a annoncé des consultations sur des changements réglementaires proposés qui cibleraient des « coûts inacceptablement élevés pour les médicaments ». Le manque de réforme relativement à l’achat de médicaments au Canada a contribué à la hausse des prix des médicaments brevetés canadiens, qui sont parmi les plus élevés au monde.
Le Conseil d’examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) a le mandat de réglementer les prix des médicaments brevetés vendus au Canada pour veiller à ce qu’ils ne soient pas excessifs. Lorsqu’il examine les prix des médicaments brevetés au Canada, il les évalue par rapport aux coûts payés par d’autres pays. Les États-Unis figurent parmi les pays actuellement utilisés pour effectuer cette comparaison. Pour le Canada, il s’avère problématique d’utiliser les États-Unis pour comparer le prix des médicaments puisque ce pays paie le double du coût des médicaments d’autres pays. Un des changements proposés à la réglementation serait d’évaluer les coûts des médicaments brevetés par rapport à ceux de pays qui ressemblent davantage au Canada en ce qui concerne les investissements en recherche et développement.
Durant son discours, la ministre a mentionné d’autres secteurs dans lesquels des changements seront apportés pour améliorer l’accès aux médicaments et leur abordabilité pour les Canadiens. Un exemple de formulaire de médicaments dont les coûts montent en flèche est le programme de médicaments non assurés du gouvernement fédéral pour les Premières Nations et les Inuits qui a augmenté de plus de 9 % en 2016. Il a été déterminé que les facteurs d’accroissement du coût de ce programme – et de tous les formulaires de médicaments au pays, qu’ils soient publics ou privés – sont les médicaments spécialisés et biologiques.
Bien qu’aucune annonce n’ait été faite en ce qui concerne un programme national d’assurance-médicaments, le gouvernement travaille sur l’élaboration d’un formulaire national commun qui comprendra une liste de médicaments essentiels négociés en gros et qui sera offert équitablement à tous les Canadiens, peu importe où ils vivent au Canada. Un accès équitable aux médicaments à l’échelle du pays est un enjeu important pour les personnes vivant dans des provinces dont les formulaires sont limités. La ministre a même mentionné rapidement la création d’un formulaire de médicaments commun pour les aînés, mais elle n’a donné aucun renseignement sur celui-ci dans son discours.
Santé Canada accélérera l’approbation de médicaments d’importance vitale en réduisant les charges inutiles pour le marché et trouvera des façons de récompenser les sociétés pharmaceutiques novatrices. Un projet pilote est déjà en place pour atteindre cet objectif.
Les autres domaines relatifs à l’accès et à l’utilisation des médicaments dans lesquels des améliorations seront apportées comprendront la prescription excessive de médicaments à laquelle on s’attaquera à l’aide des dossiers médicaux électroniques (DME) et des ordonnances électroniques. L’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) et Inforoute Santé du Canada ont reçu le mandat de concevoir une stratégie pour les ordonnances électroniques. Une étude menée par la Colombie-Britannique démontre que les ordonnances inappropriées coûtent plus de 400 millions $ par année et que les conséquences négatives, incluant la mort, dépassent souvent les avantages chez les patients âgés de plus de 65 ans. Un autre investissement de 1,8 milliard $ peut être attribué aux coûts indirects, commbriefe les hospitalisations découlant d’effets secondaires, qui peuvent entrainer des chutes et des fractures en raison d’interactions médicamenteuses. Le travail de Choisir avec soin - Canada a également été salué par la ministre fédérale de la Santé durant son discours, pour son aide à informer les professionnels de la santé et les patients des traitements inappropriés.
Que signifient ces changements pour les membres de l’Association? L’achat en gros de médicaments et un formulaire national commun se traduiront par des économies pour le Régime de soins de santé de la fonction publique et permettraient de contrôler les cotisations que vous payez chaque mois pour le Régime. Un formulaire national commun pour les aînés contrôlera les coûts des assurances-médicaments provinciales et ceux que vous payez comme contribuable.
Les annonces de la ministre Philpott démontrent une vision plus large et sont un élément essentiel d’une stratégie nationale sur les aînés, un objectif relatif à la défense des intérêts qui est important pour l’Association.
Si vous désirez donner votre avis sur ces changements en tant qu’individu, vous pouvez répondre à la consultation ouverte jusqu’au 28 juin 2017. Vous pouvez obtenir de plus amples renseignements sur le site de Santé Canada.