C’est la saison des budgets! Au cours des mois de printemps, les gouvernements fédéral, territoriaux et provinciaux du Canada travaillent d’arrache-pied à faire des calculs, à peaufiner les politiques et les programmes, et à élaborer des budgets qui détermineront où nous vivons, prenons notre retraite et nous divertissons. À la mi-février 2020, la Colombie-Britannique, le Nunavut et la Nouvelle-Écosse ont publié des budgets. Pour en savoir plus sur ces budgets territoriaux et provinciaux et sur leur lien avec les priorités de Retraités fédéraux, poursuivez votre lecture.
Le 18 février 2020, la ministre des Finances de la Colombie-Britannique, Carole James, a présenté le budget 2020 et le plan financier triennal de la province. Le NPD a présenté son troisième budget équilibré, qui comprend une augmentation du taux d’imposition pour les Britanno-Colombiens les plus riches et l’introduction d’une taxe de vente sur les boissons gazeuses sucrées, pour financer l’augmentation des dépenses en matière de santé, d’éducation et de familles.
Sur le front des soins de santé, la province investira un milliard de dollars supplémentaires au cours des trois prochaines années, pour améliorer la qualité et la durabilité des services de santé de première ligne, faire progresser les résultats pour les patients et gérer les demandes de dossiers, en réponse à la croissance et au vieillissement de la population de la Colombie-Britannique. Plus précisément, ce nouveau financement contribuera à réduire les délais d’attente pour l’imagerie préventive et diagnostique ainsi que pour les interventions chirurgicales pour les hanches, les genoux et les dents. Il permettra également de financer des services permanents pour le traitement du cancer et la réaction aux surdoses, et de rendre les médicaments sur ordonnance plus abordables pour les personnes et les familles à revenu faible et moyen.
L’augmentation des dépenses servira également à améliorer les soins aux aînés avec de nouveaux investissements dans les soins primaires, les soins à domicile, les soins de longue durée, l’aide à la vie autonome et les services de répit. Dans son discours à l’Assemblée législative, la ministre James a déclaré qu’« après des années de coupes, les investissements dans les soins de longue durée et les services de répit donnent aux aînés et à leurs aidants naturels un appui bien mérité ». Ces investissements comprennent la modernisation des infrastructures, de nouvelles installations et l’augmentation des services. Dans 13 communautés, des hôpitaux sont construits ou modernisés, et 12 nouveaux centres de soins urgents et primaires sont ouverts, et deux autres sont en cours de construction. Ces centres permettent aux gens de se mettre en contact avec des équipes de médecins et d’infirmières praticiennes, offrant ainsi des solutions de rechange aux personnes sans médecin de famille qui pourraient normalement faire appel aux hôpitaux pour se faire soigner.
La province a également réservé 2,4 milliards de dollars au cours des trois prochaines années pour augmenter les salaires et les avantages sociaux dans le secteur des soins de santé, conformément au mandat de négociation sur les services durables (lien en anglais). Le mandat de négociation sur les services durables vise tous les employeurs syndiqués du secteur public dont les conventions collectives des employés expirent le 31 décembre 2018 ou après. Il a pour but d’équilibrer l’amélioration de la prestation des services aux Britanno-Colombiens avec des augmentations de salaire justes et raisonnables, tout en veillant à ce que les résultats soient abordables et gérés dans le cadre du plan financier de la province.
Le budget souligne également l’élimination des primes du régime de services médicaux au début de cette année, qui permet aux particuliers d’économiser jusqu’à 900 dollars par an et aux familles jusqu’à 1 800 dollars par an. Il marque aussi le premier anniversaire de l’élimination ou de la réduction des franchises du régime équitable d’assurance-médicaments PharmaCare pour 240 000 familles.
La porte-parole libérale en matière de finances, Shirley Bond, a réagi à l’annonce du budget en déclarant que, bien que les politiques de taxation et de dépenses du NPD aient entraîné l’imposition de 23 nouvelles taxes depuis 2017, le parti n’a pas fait grand-chose pour accroître l’abordabilité des Britanno-Colombiens. Elle a également critiqué le budget pour ne pas avoir fourni un « plan de croissance stratégique solide et réfléchi » pour renforcer et développer l’économie de la province.
Renseignez-vous davantage sur le budget 2020 de la Colombie-Britannique (lien en anglais).
Le 19 février 2020, le budget 2020-2021 du Nunavut a été publié. Le territoire prévoit dépenser 2,33 milliards de dollars au cours du prochain exercice financier, dont 37,9 millions de dollars de nouveaux fonds pour les soins de santé, ce qui représente la plus importante augmentation des dépenses de toutes les catégories. Le territoire essuiera ainsi un léger déficit de 30 millions de dollars, s’il devait dépenser la totalité des 50 millions de dollars mis de côté pour les imprévus.
« Ce budget vise à favoriser le bien-être des individus et des communautés, notamment en matière de soins de santé et de soutien aux familles et aux personnes en crise », a déclaré le ministre des Finances George Hickes, dans son discours à l’Assemblée législative.
En ce qui concerne les soins de santé en particulier, 17,8 millions de dollars seront consacrés à l’augmentation du fonds réservé aux déplacements pour raisons médicales, ce qui fait passer les dépenses de 90 millions à 107,6 millions de dollars. Il s’agit du poste budgétaire le plus important du budget 2020; il répond à la demande et aux coûts croissants liés aux déplacements pour raisons médicales, qui ont connu une augmentation moyenne de 10 % par an. La hausse de la demande relative aux déplacements pour raisons médicales découle de la croissance démographique, mais aussi d’autres facteurs, comme la longévité accrue et l’amélioration des diagnostics, ce qui signifie que les gens ont besoin de plus de soins, et de plus longue durée. Comme toujours, les dirigeants soulignent la nécessité d’équilibrer les avantages et les coûts de devoir envoyer les Nunavois à l’extérieur du territoire par avion pour obtenir certains soins et d’accroître les services sur le territoire, afin qu’ils puissent recevoir des soins dans leurs communautés. À cette fin, le gouvernement territorial continuera de suivre de près les déplacements pour raisons médicales, afin de garantir l’efficacité des services de soins de santé.
Le gouvernement étend également les services territoriaux, en réservant 630 000 dollars pour embaucher une autre infirmière autorisée, un technicien de la salle de stérilisation centrale, un technicien en ultrasons et un responsable de l’entretien de l’hôpital à Iqaluit. Un autre montant de 900 000 dollars est destiné à l’embauche de nouveaux employés pour le programme de renforcement des capacités communautaires de lutte contre la tuberculose.
Le budget octroie également 5,1 millions de dollars pour les traitements de santé mentale à l’extérieur du territoire. Ces fonds serviront à garantir que les Nunavois reçoivent les soins et les services de santé mentale dont ils ont besoin, qui ne sont parfois disponibles que dans des établissements situés à l’extérieur du Nunavut.
Déterminer comment fournir les services de soins de santé dont les résidents du territoire ont besoin représente un défi permanent. « Comme nous comptons 25 communautés éloignées et deux millions de kilomètres carrés, cela n’a rien de nouveau », a déclaré M. Hickes. « Fournir des soins de santé sur cette vaste zone géographique est énorme. Cela met nos capacités à rude épreuve ». Il note également que le gouvernement a appris à mieux dépenser les fonds fédéraux qu’il reçoit, qui représentent la majorité du budget du territoire, mais il cite la nécessité de disposer de plus de fonds, en général, pour relever les défis en matière de prestation de services au Nunavut, ajoutant que son gouvernement discutera avec le gouvernement fédéral pour aller de l’avant.
Au cours des trois prochaines années, le gouvernement se concentrera également sur plusieurs priorités, notamment l’évaluation du programme d’assurance-maladie du territoire, la poursuite des travaux visant à améliorer et à adapter l’infrastructure médicale et les soins cliniques sur le territoire pour les aînés, la poursuite de l’élargissement du système de soins de santé mentale et de toxicomanie dans tout le continuum de services en mettant l’accent sur les paraprofessionnels et la poursuite de l’élaboration et de l’introduction d’une législation sur la protection de la vie privée en matière de santé.
Renseignez-vous davantage sur le budget 2020 du Nunavut (lien en anglais).
Le 25 février 2020, le gouvernement libéral de Nouvelle-Écosse a présenté ce que certains ont qualifié de « budget électoral ». Ce cinquième budget équilibré consécutif était également marqué par des dépenses importantes. Le budget de 11,6 milliards de dollars de la province porte principalement sur les grands projets d’infrastructure, l’éducation, les soins de santé et la réduction de la pauvreté.
Les dépenses de santé s’élèvent à 4,8 milliards de dollars et, pour justifier cette augmentation, le gouvernement invoquant la demande croissante de services de santé et les coûts liés au nouvel accord avec les médecins de la province. En tout, 75,3 millions de dollars seront consacrés au nouvel accord-cadre avec les médecins récemment annoncé, afin d’améliorer le recrutement et la rétention des professionnels de la santé.
Le gouvernement provincial s’attaque également aux temps d’attente pour obtenir un médecin de famille, grâce à un financement supplémentaire de 750 000 dollars, pour un total de 28,4 millions de dollars. Les fonds serviront à perfectionner les compétences des équipes de soins collaboratifs, pour que les Néo-Écossais aient un meilleur accès aux médecins et autres prestataires de soins primaires. Le budget alloue également 4,7 millions de dollars pour « poursuivre le perfectionnement de la prochaine génération de médecins » à l’École de médecine de l’Université Dalhousie.
Le gouvernement facilite l’accès des Néo-Écossais aux médicaments dont ils ont besoin, en consacrant 20,9 millions de dollars à de nouveaux médicaments contre le cancer et à leur utilisation, à l’assurance-médicaments pour les aînés, à l’assurance-médicaments familiale et à l’aide aux familles à faible revenu.
Le financement des soins de longue durée augmente de 5,3 millions de dollars, passant à un total de 612,4 millions de dollars. Ce nouveau financement permettra de mettre en œuvre les conclusions du groupe d’experts sur les soins de longue durée,(lien en anglais) ainsi que d’accroître le soutien aux clients ayant des besoins complexes et de convertir les lits sous-utilisés des établissements de soins résidentiels en lits de soins de longue durée à Halifax.
Le e budget prévoit également des fonds pour d’autres initiatives importantes en matière de soins de santé, notamment 3,2 millions de dollars pour soutenir la mise en œuvre de la Loi sur le don d’organes et de tissus humains, qui fera en sorte que tous les Néo-Écossais deviennent des donneurs d’organes potentiels, à moins qu’ils ne décident le contraire, une augmentation de 550 000 dollars des fonds consacrés à la santé mentale et à la toxicomanie, afin d’étendre et de maintenir les services et le soutien en matière de santé mentale, une augmentation de 16,6 millions de dollars pour les programmes d’aide aux adultes et aux enfants handicapés, et 154,4 millions de dollars pour soutenir des projets d’infrastructure comme le projet de réaménagement du Centre des sciences de la santé Queen Elizabeth II (QEII) et le réaménagement de la municipalité régionale du Cap-Breton.
En outre, le budget contient certaines mesures en faveur du logement abordable, notamment une augmentation de 18,7 millions de dollars pour la deuxième année des initiatives visant à fournir « un logement sûr, adapté et abordable » dans le cadre du plan d’action de la Nouvelle-Écosse pour le logement abordable, qui fait partie de la Stratégie nationale sur le logement du Canada, ainsi que pour d’autres priorités provinciales en matière de logement.
Les partis d’opposition suggèrent que le budget comporte des lacunes. Entre autres, le NPD affirme que la réduction de l’impôt sur les sociétés proposée dans le budget était un cadeau fiscal de 70 millions de dollars aux grandes sociétés. Pour leur part, les progressistes-conservateurs affirment que ces dépenses ont été faites dans le but de créer l’illusion que le gouvernement a des solutions aux problèmes auxquels vivent les Néo-Écossais. Le chef du parti PC de la Nouvelle-Écosse, Tim Houston, a déclaré qu’avec les temps d’attente atroces en matière de santé mentale, l’investissement du gouvernement dans la santé mentale et la toxicomanie, qui s’élève à 55 cents par personne, est gravement insuffisant.
Renseignez-vous davantage sur le budget 2020 de la Nouvelle-Écosse (lien en anglais).